Interview de Mme Anne BASSI, dirigeante de SACHINKA et Intervenante au sein des conférences EFE
[Boris Massoutier] Pourquoi avez-vous crée votre cabinet de communication juridique et fiscale ?
J’ai constaté voici maintenant plus de 10 ans des besoins en communication clairement exprimés par les acteurs du droit. Or, la réglementation encadrant la communication des professions juridiques, notamment avocats et notaires, ainsi que la confidentialité des deals et des contentieux, créaient une somme de contraintes à laquelle ces professions faisaient difficilement face malgré leur effort. Du côté des directions juridiques et fiscales, j’avais également remarqué une réelle sensibilité à ce sujet, tant pour une communication interne à l’attention des collaborateurs (souci de créer une cohésion et de partager un projet d’entreprise) que pour une communication tournée vers l’extérieur, en vue notamment d’attirer de nouveaux talents.
Le droit et le droit fiscal particulièrement, sont parfois difficilement accessibles pour les communicants non juristes. Compte tenue de la complexité du sujet, de la réglementation spécifique et des caractéristiques fortes des cibles, la connaissance du droit et son écosystème est précieuse, voire indispensable, dès qu’il s’agit pour un cabinet ou une direction fiscale ou juridique de communiquer de façon régulière. Après avoir exercé 10 ans le métier d’avocat, cette évolution vers la communication me semblait à la fois utile et naturelle.
Quel est votre rôle aux côtés des fiscalistes ?
Nous avons avant tout un rôle d’accompagnement, plus ou moins long, en fonction de la nature du dossier et de sa complexité. Le décryptage du dossier et de ses enjeux est une première étape au cours de laquelle nous nous assurons que les parties prenantes à la stratégie de communication mesurent bien les enjeux de réputation et d’image du cabinet et de la direction fiscale ou juridique.
Notre rôle consiste ensuite à aider à définir la stratégie de communication la plus pertinente (messages clés, cibles, résultats attendus, …), à établir le plan média ou l’action de communication adéquats, puis bien sûr de les mettre en œuvre. Nous devons nous assurer que les porte-paroles ont une connaissance suffisante de l’univers médiatique et les aider, si nécessaire, par le biais de quelques séances de média training. Dans certaines affaires particulièrement médiatisées, notre rôle est aussi de les préparer aux temps forts, aux moments difficiles et parfois aux crises, en prenant toujours en compte le temps judiciaire et ses aléas. Nous assurons ensuite bien sûr le contrôle et l’analyse des retombées médias.
La communication en interne est également importante, comment arrivez-vous à sensibiliser les équipes à ces questions souvent complexes ?
Cette sensibilisation peut prendre plusieurs formes en fonction de la maturité de nos clients sur ces problématiques et techniques de communication interne. Nous privilégions souvent des ateliers pratiques permettant des mises en situation concrètes à partir d’affaires médiatisées ou d’affaires plus confidentielles.
Nous avons également créé un atelier spécifique pour les situations délicates de crise dans lequel nous illustrons la propagation de la crise et ses conséquences en interne et en externe. Une préparation en amont permet d’éviter de nombreux préjudices psychologiques, d’anxiété, préjudices d’image et d’e-réputation.
Anne BASSI
Dirigeante
SACHINKA
Intervenante au sein des conférences EFE
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